Quatrième de couverture

Parler de l’Univers, c’est parler de nous-mêmes. 

Savoir qui nous sommes : un composé d’atomes fabriqués dans le Big Bang et dans les étoiles. 

Savoir d’où nous venons : de météores qui ont emporté les molécules du vivant à travers les espaces intersidéraux.

Savoir si nous sommes seuls : la chasse est désormais ouverte aux exoterres qui pourraient loger nos cousins. 

Savoir où nous allons : planètes, étoiles et galaxies sont-elles condamnées à l’engloutissement dans des trous noirs ? L’Univers se dilatera-t-il indéfiniment?

Jean-Pierre Luminet et Elisa Brune donnent les réponses qu’apportent les observations toujours plus précises de nos télescopes satellitaires. Dans un style flamboyant, ils nous expliquent comment nos modèles théoriques permettent de les comprendre et d’anticiper de sidérantes révolutions.

Extrait de l'émision Bibliothèque Médicis du 3 juillet 2009, présentée par Jean-Pierre Elkabbach



Premières pages

L'astronomie, à bien y regarder, fait partie de votre être véritable et sous-tend chaque cellule de votre corps. Pourquoi? Parce qu'il a fallu d'intenses débauches de temps, d'espace, et de phénomènes cosmiques pour arriver à vous fabriquer tel que vous êtes. Ne croyez pas qu'on aurait pu se contenter du seul système solaire et de quelques millions d'années. Votre aimable personne trouve ses indispensables prémisses bien plus tôt et bien plus loin que cela, dans les tréfonds bigarrés du Big Bang et dans un bowling généralisé de galaxies. 

Si vous n'y croyez pas, si vous n'en avez cure, libre à vous. Après tout, il est possible de faire son chemin dans la vie sans bien connaître ses aïeux.

Mais sans les connaître du tout? Sans même savoir qu'ils roulèrent leur bosse dans les cieux et se donnèrent tant de peine pour vous amener à l'existence... est-ce bien raisonnable?

Si vous rêvez de feuilleter un album de famille sans devoir en passer par les bulletins scolaires de chaque arrière grand-oncle, réjouissez-vous, ce pensum a été rédigé à votre attention. Il décrit l'état actuel des connaissances en astronomie sans verser dans le cours de science. Il se s'agit pas de maîtriser la physique des hautes énergies, mais de partir en balade dans les paysages cosmiques. Car ceux-ci se sont considérablement précisés et diversifiés dans les dernières décennies. Nous avons accumulé plus de connaissances nouvelles en trente ans que sur les cinq millénaires précédents. Non pas que Ptolémée et Copernic se soient tourné les pouces, mais ils ne disposaient tout simplement pas des instruments qui leur auraient permis de voir un peu plus loin que les faubourgs de la Terre. Au pays des galaxies, les fourmis sont aveugles.

Mais aujourd'hui, détecteurs de haute précision et ordinateurs nous ont propulsés dans une nouvelle dimension du regard. Et ceux qui ronronnent encore sur les connaissances en astronomie qu'ils ont apprises à l'école, fût-ce dans les années 1970, ressemblent à l'homme qui parle français en utilisant un dictionnaire datant de Napoléon. Il y manque un certain nombre de choses.

Ne serait-il pas plus utile, salutaire et excitant de pouvoir contempler les perspectives les plus récentes sur l'univers qui nous a engendrés?