Le Salon des confidences
J'ai récolté l'expérience des uns et des autres, vécue et décrite dans mille situations. Entrez-y comme dans un salon de confidences. Car toutes ces voix qui ont vécu ou pensé l’énergie érotique dans l'intimité viennent à vous pour partager cette soif d'épanouissement.
Les femmes désirent-elles les hommes autant que les hommes désirent les femmes? Témoignages, récits et réflexions révèlent la réalité du désir féminin, ses tournures, sa fragilité et la possibilité de le déployer en grand. On l’entendra sous toutes ses formes, timide ou passionné, vorace, comique ou poétique…
Et on verra apparaître le corps de l’homme, enfin désirable et désiré. Ici s'ouvre le temps de l’appétit partagé de confidence en confidence.
A partir de témoignages et d'expériences personnelles, l'auteure réhabilite le corps masculin, dont la nudité et les attraits sont peu souvent montrés. Et raconte ce que peut être une libération du désir féminin, hors des modes d'emploi traditionnels. Electrique.
Gilles Chenaille - Marie-Claire - novembre
On pénètre dans ce livre comme si on entrait dans un sanctuaire intime où des femmes parleraient à cœur ouvert de leur désir pour les hommes. Ainsi, en cumulant les récits et les témoignages, la romancière et essayiste Élisa Brune compose un paysage littéraire dans lequel des femmes de tous âges et de toutes origines parlent du regard qu’elles portent sur le corps des hommes : sensualité, séduction, troubles, fantasmes, parfois même érotisme... En se laissant porter par le flot du texte, on découvre au fil des pages une idée qui progresse aujourd’hui : « Le corps des hommes commence à exister culturellement parce que le regard des femmes commence à exister ouvertement. »
Un livre de « sexopoétique » à savourer.
Psychologies.com
Avant-propos
Édith, bon œil bon pied
Xavier prend la pose
Laetitia à même la peau
Marlène habille les hommes
Catherine tergiverse
Chronique du mal de mer
Xavier s’enhardit
Chronique du désordre
Pauline découvre le téléphone
Chronique du torse
Chronique du temps que ça prend
Chronique du siècle prochain
Aude à l’homme nu
Émérence dresse l'inventaire
Chronique de l’ahuri
Jade découvre son ignorance
Aurélien reste en rade
Chronique du mystère à soi-même
Chronique de la précocité
Julie reçoit au bureau
Lionel visite la Hollande
Chronique de la mobilité
Chronique d’une conquête
Bella reprend du délice
Géraldine sur la table
Véronique ne comprend pas pourquoi
Delphine regarde en bas
Chronique en majesté
Nicolas attend le dégel
Sybille joue les voyeuses
Chronique du désir mijoté
Anaïs promeut le bricolage
Chronique du klaxon
Sébastien se lève
Scène de théâtre
Iris devient femme d’affaires
Nora visite l’Amérique
Aline procrastine
Lionel visite l’Espagne
En passant
Chronique contre les tiroirs
Camille pratique l’horticulture
Justine grimpe les étages
Léa emboîte le pas
Laura divise les tâches
Vu de dos
Fanny ne sait sur quel pied danser
Martine en eaux troubles
Chloé lance un groupe d’étude
Charlotte voyage
Nadia en pleine poursuite
Chronique de la virilité
Lydia gagne à être nue
Haïku
Proposition 17
Sidonie se rend
Chronique du chat
Chronique du monde matériel
Chronique de l’imagination
Stéphanie visite la province
Chronique de l’indigence
Chronique du oui, du non et du peut-être
Aurélie passe un cap
Marine le dit en vers
Julienne tient de sa mère
Aurélie persévère
Chronique des beaux instincts
Just checking
Maureen devient généreuse
Chronique cinématographique
Rituel
Marie en repérage automatique
Maureen cale au deuxième tour
Simone monte en voiture
Lise dans son chapitre
Natacha emballe Isabelle
Danièle prend les commandes
Jeanne gagne du terrain
Zoé dessine l’avenir
Chronique libertine
Chronique de l’intelligence cachée
Blandine au soleil levant
Chronique du cochon
Louise avance
Chronique des femmes mûres
Simon part à l’Est
Hélène fait de grands plats dans les petits
Chronique de la sexualité poétique
Jeanne s’éveille
Chronique d'un accouchement
Ouverture
Il y a des livres pour savoir, et il y a des livres pour sentir.
Le savoir sur la sexualité est crucial. Il fait tomber les œillères, donne les éléments du choix, pose les conditions favorables à l’exercice d’une liberté. Mais il ne suffit pas. En sexualité comme ailleurs, la recherche, la connaissance, la discussion ne constituent qu’un point de départ. Elles vous mettent sur la piste de décollage, bien équipé et clairvoyant… encore faut-il prendre l’air. La liberté effective n’est plus une question de savoir. On ne peut pas la démontrer, ni l’enseigner. Mais elle peut se faire sentir, s’incarner dans des récits, des personnes, des parcours. La démarche est tout autre, alors. Non pas étudier, expliquer, informer, mais donner à ressentir, avec la même liberté dans la forme que celle qu’on souhaite communiquer. L’information est relayée par la sensation et l’émotion. L’énergie du récit se transmet et porte au mouvement. La pulsion créatrice s’éveille et permet de déployer la vie. Créer, c’est-à-dire composer son propre tableau à partir des ingrédients disponibles. Trop longtemps, on nous a imposé des recettes. Parcours fléchés du matin au soir et jusqu’au fond du plumard. Je voudrais donner à sentir qu’en matière de sexualité, chacun a le choix du concert qu’il donne.
Dans ce livre, vous trouverez non pas l’étude physiologique de la sexualité féminine, mais un paysage librement composé de réflexions, de narrations, d’expériences qui donnent à sentir la joie et les surprises de vivre sa sexualité. Laissant libre cours à mon plaisir d’écrire, j’ai traduit le plaisir érotique des uns et des autres, hommes et femmes, ressenti et décrit dans mille situations. J’ai transformé des confidences en bouchées de lecture, parfois réalistes (témoignages), parfois fictionnelles (fantasmes), parfois littérales (lettres de lecteurs), parfois littéraires (et même poétiques), j’ai fabulé moi-même des scénarios érotiques qui permettent de se rafraîchir les idées, j’ai assaisonné de réflexions et commentaires, sous forme de chroniques et billets d’humeur. J’ai laissé fleurir un foisonnement de voix et de styles qui reflètent le foisonnement (possible) de la fonction érotique. Toutes ces formes différentes se mélangent joyeusement et s’entrechoquent pour former une composition dont le son global se perçoit à la note finale. Entrez-y comme dans un cabinet de confidences, ou mieux encore, dans un jardin de confidences à ciel ouvert. Car toutes ces voix qui ont vécu ou pensé l’énergie érotique dans leur intimité viennent à vous pour partager cette manne de sensations. En leur franchise elles peuvent paraître impudiques et ne se prêteraient pas facilement à être dites. C’est bien pourquoi je les ai rassemblées : pour donner à lire ce qui ne peut se dire.
Il s’agit d’un bouquet de pensées qui permettent de se mettre en chemin - il s’agit d’un livre à propulsion, d’une source d’inspiration, d’un essai de sexo-poésie contemporaine.
Sexo-poésie : pourquoi ce télescopage impromptu ? Parce que la poésie est la forme non figée du langage, celle qui n’est pas tenue en laisse par le modèle sujet-verbe-complément, ni dans des champs sémantiques cohérents. Or la sexualité, ce langage des corps intimes, ne prend sa pleine dimension qu’en dépassant les formulations toutes faites et en partant à travers champs. La poésie va là où elle veut, elle recommence chaque fois l’aventure de l’homme qui inventa la musique. C’est tout ce que l’on peut souhaiter à une sexualité qui a enfin la possibilité de sortir des carcans religieux, moraux, idéologiques et culturels, et que j’appelle pour cela contemporaine. La vie dégagée des doxas diverses sera la grande affaire du xxie siècle.
Voici donc la logique d’une aventure au long cours : pour embarquer vers les îles du plaisir, j’ai d’abord construit le bateau (voir Le Secret des femmes, 2010), j’ai ensuite hissé les voiles (voir La Révolution du plaisir féminin, 2012), et j’en viens maintenant au point où le vent peut souffler. La sexo-poésie n’est autre chose que l’arrivée du vent dans les voiles.
Et d’où vient le vent si ce n’est du désir ? Dans cet ouvrage, il s’agit surtout de donner voix au désir sexuel des femmes. Désir qui transparaît à la fois dans leur pulsion érotique propre - l’envie de jouir de leur corps - et dans l’attrait pour le corps et le sexe des hommes, ces grands absents de l’art et de la littérature. Oui, les femmes se pâment pour une épaule, une fesse, un pénis, et elles savent le dire avec précision. Elles confient leurs émotions devant le corps des hommes, et le regard qu’elles portent sur leur sexe dans tous ses états. Le corps désirable des hommes est ici abordé comme un sujet à part entière, sujet pleinement vécu, pleinement littéraire, pleinement poétique. À travers le désir des femmes, c’est la révolution du corps masculin qui se met en marche.